Démarrant sa carrière de sculpteur dès 1968 par la taille directe de bois monumentaux et abstraits qu’il expose, Bruno Maillard s’installe en 1974 dans son vaste atelier de Sorrus près de Montreuil sur mer, une fonderie de bronze “à la cire perdue“ d’où sortent encore aujourd’hui de nombreux portraits officiels ou intimistes.

En 1990, Il scelle sur les ponts de l’A 16, entre Boulogne et Calais, un ensemble de 9 sculptures monumentales en acier laqué blanc. Celles-ci sont destinées à communiquer aux voyageurs sortant du tunnel sous la Manche, le projet qu’a la région de se tourner vers le tourisme et les loisirs de plein air

 

La sculpture, vecteur de communication

Sans renoncer au bronze, Bruno Maillard inaugure, avec ses sculptures en acier laqué blanc une nouvelle manière qu’il explore et met en œuvre chaque fois qu’il veut “parler “ haut et clair, en des lieux aux perspectives ouvertes et en s’adressant le plus souvent aux automobilistes.

Voici comment l’artiste décrit son œuvre : “J’ai découvert que des femmes et des hommes peuvent vivre et travailler, apparemment, sans effroi, face à des centaines de tonnes d’acier en fusion. J’ai visité des ateliers, grands et beaux comme des cathédrales et aussi effrayants que l’enfer, J’ai observé également que des produits sortent de l’usine de Grand Synthe en direction de toute l’Europe et contribuent grandement à notre confort de tous les jours. Ce que j’ai vu, je vous le dis à ma manière, par la sculpture.“

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Les Visages de l’acier à l’entrée de la SOLLAC ATLANTIQUE
groupe ARCELOR à Grande Synthe, banlieue de Dunkerque.
H. 5.6 m et 7.5 m sur 100 m de long inauguré en 2003 pour le
quarantième anniversaire de l’installation du site sidérurgique.
bm2L’un des quatre totems
de l’ensemble :
« les visages de l’acier ».
Avec “les visages de l’acier“, j’exprime mon émotion et mon grand respect pour ceux, qui hier ont fait et développé les métiers de l’acier, qui y travaillent aujourd’hui ou qui y travailleront demain.

La recherche de sens

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La sidérurgie en cours
de réalisation.
C’est au cours des conversations préliminaires avec les personnalités impliquées dans le projet qu’est défini le sens à donner à l’œuvre et les fonctions qu’elle devra remplir. »Pour que la sculpture en projet atteigne ses buts, je prends en compte tous ce qui caractérise le lieu d’implantation : relief et niveaux, matériaux et végétations, cours du soleil et éclairage, position et déplacement des spectateurs, histoire et culture locale, normes de sécurité…Mes sculptures en acier sont conçues en faisant des “allers et retours“ entre le dessin informatique en trois dimensions et des maquettes finement découpées dans du plastique.

Ces maquettes sont à l’origine de vues prospectives qui permettent de visualiser le projet dans son environnement “comme si c’était fait“.

bm4“L’entente cordiale“
Boulogne sur mer.
H.7 m inauguré en 2004.
Au moment de la réalisation définitive, mes fichiers informatiques sont utilisés pour la découpe des tôles sur des machines à commandes numériques. De ces fichiers découlent également les plans d’exécution et d’implantation.Les tôles de mes sculptures mesurent entre 10 et 30 mm d’épaisseur, inox ou traitées anti-corrosion, leurs découpes et leurs angles d’assemblage, leur confèrent à la fois des qualités structurantes et signifiantes.
De plus, leur finition blanche génère une grande variété de contrastes et permet une lisibilité maximum, de plus le blanc “prend“ la couleur du temps atmosphérique : gris bleu sous la pluie, rose sous le soleil, d’où un renouvellement de l’intérêt.

D’autre part, le blanc ne provoque pas de conflit esthétique avec les éléments environnants.